Il avait toujours associé le silence à la mort. La fin. Et aujourd'hui encore, dans ce cimetière de Highgates, il n'entendait rien. Le bruit des supplications s'étaient tuent depuis longtemps pour lui. Il n'était pas capable d'entendre ces empruntes laissés par les âmes. Seulement ce silence réconfortant, de savoir qu'il n'y avait plus personne autour de nous. Mais était-ce réellement le cas? N'y avait-il pas autour de lui quelques traces spectrales accrochées à ces tombes ? Ces corps pourris que la nature avaient bien vite fait de décrépir ? Pouvait-il encore y avoir quelque chose, qui se raccrochait à la vie ... après la mort ?
Alastor était assis sur une tombe, le regard fixé vers le sol recouvert d'une pellicule de neige, cherchant à percevoir la moindre trace de violence, à six pieds sous terre. Mais il n'en fut rien. La mort était souvent arrivé face à lui. Arrachant ces vies, les unes après les autres, au bout de ses doigts. Emportant avec lui les souffrances endurées, et la violence de ses gestes. La première fois qu'il tua un être, il n'avait pas compris ce que c'était. Le corps était resté inanimé entre ses pattes puissantes.
Il souleva ses mains, venant les observer, alors qu'aucun son, toujours, ne réveillait les morts alentours. Combien de fois ces mains avaient apportés la mort ? Brutalement d'abord.... puis de plus en plus doucereuse. La mort lente et inexorable. Un bourreau ne se contente pas de maintenir une personne entre la vie et la mort pour la torturer. Il l'y emmène parfois. C'est là sa tâche. Son but. Avait-il déjà expérimenté le remord ? Jamais. Ce n'était même pas histoire de ne pas être encombré. Il ne le comprenait simplement pas. Tout ces gens qu'il avait mené à la mort, n'hantait jamais son esprit ni même ses rêves. Il n'en avait de toute manière pas...
Personne ne pouvait le hanter. Lui en vouloir. Même après le trépas. Il le savait. Aucune âme défunte sur cette terre aussi violente soit-elle, ne pouvait l'atteindre.
Car il l'absorberait aussitôt. Tel un trou noir trop puissant.
Et les esprits de ce cimetière le savait bien. Évitant à tout prix de s'approcher de cette présence démoniaque. Cette aura des enfers qui pourtant n'avait rien d'habituelle. Et qui quelque part conservait également une autre part étrange. Primaire. Très ancienne. Peut-être aussi vielle que le monde lui-même.
Et pourtant, Alastor ne pouvait percevoir ces esprits. Comme bridé par sa nature démoniaque. Un animal qu'on avait domestiqué. Une chose qu'on avait entaché. Condamné.
Il redressa les yeux, au bruit d'un nouveau son. Un froissement d'ailes. Puis une ombre qui se posa sur son épaule.
Un corbeau venait de se mettre sur lui, pour le rejoindre. Un être mortel qui sans doute ne craignait pas la mort ... et qui comme lui, la côtoyait tout les jours. Alastor ne jeta pas même un oeil sur lui.
Un animal importait peu. Il pouvait bien rester. C'était un autre genre de présence ... qui à présent l'intéressait.
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Sujet: Re: Death. Feat Anika Mer 30 Jan - 12:20
DeathBe careful who you call forLa mort est une vieille amie.
Elle l’a vue naître, il n’y a pas si longtemps quand on y pense. Elle l’a vue naitre, lui a légué son don (ou sa malédiction, mais ça c’est ce que les ancêtres craintifs racontent), et puis, assez vite, presque dans un coup de vent, elle lui a prit son père. La mort l’a accompagnée à chaque étape de sa vie ; lui ouvrant les sens sur son monde caché pour la plupart des êtres, qu’ils soient mortels ou non. Ce pont entre ceux qui vivent et ceux qui sont passés, pont que le bon sens commun voudrait condamner et qu’elle n’a pourtant aucune difficulté à ouvrir. Sans crainte.
Il ne sert à rien de craindre la mort. Pas pour elle, du moins ; elle est la mère qu’elle n’a jamais eu.
« Fille de Hel ».
La mort lui a imposé sa malédiction, et pourtant c’est grâce à elle qu’elle vit encore aujourd’hui. Elle lui a confié son compagnon nécrophage, une mission aussi sûrement. Encore une responsabilité qui pèse sur ses épaules trop jeunes. Une autre responsabilité qu’elle a endossée sans faiblir.
Et pourtant, elle l’a trahie elle aussi.
Ce qu’elle possède avec elle est une aberration à la mort. Une anomalie. Que dirait cette dernière, si elle était en mesure de lui parler, d’exprimer pleinement son avis sur l’arme déicide qui lui a été remise ? L’annihilation totale. Le néant. Une erreur, une honte, l’opprobre jeté sur leur monde aux principes déjà bien branlants.
Néant. C’est un concept qu’elle incarne mieux que la mort désormais.
C’est une supernova en devenir. Un trou noir…
…
La reine à la couronne d’opprobre s’avance aux abords du cimetière, ses yeux clos derrière les verres fumés, sa robe blanche flottant derrière elle comme un voile ou un linceul. Amusée, silencieuse, se déplaçant dans les rues vides avec aisance malgré l’altération de ses sens. Ses doigts enfouis dans les poches de son épais manteau de laine immaculées caressent pensivement les contours de la lame déicide qui ne quitte pas son flanc, l’aura meurtrière de l’objet masquée par la sienne.
La jeune femme redresse son visage vers les portes du cimetière, l’aura particulière des lieux la percutant comme une charogne, évidente. Ces lieux avaient toujours eu un attrait particulier pour elle ; toute sa vie, les esprits de ceux qui étaient partis l’avaient hantée, sollicitée dans l’espoir qu’elle les ramène à la vie ou au néant. Toute sa vie, elle avait vécu avec ces ombres, ces voix, ressentis et existences parasites qui s’accrochaient à elle en gémissant. Cela aurait pu avoir quelque chose d’effrayant, pour quiconque n’ayant jamais connu telle malédiction. Pour elle, ces voix-là n’avaient fini par générer qu’une forme d’indifférence.
Indifférence dénuée de toute peur, inquiétude ou empathie. C’est juste comme ça. Il y a des gens qui meurent et souffrent auprès d’Hel.
S’approchant de son pas nonchalant de cette marée d’ombres pourtant bien timides en ce jour, comme si une force effrayante venait à les menacer, il ne fallut pas longtemps à la jeune femme pour remarquer cette aura ancienne venue d’un autre temps. Elle l’avait déjà sentie, encore loin de cet endroit lugubre. Peut-être était-ce la présence du démon qui l’avait attirée jusqu’à ce cimetière.
Peut-être était-ce aussi parce que cette aura était trop similaire à quelque chose qu’elle avait perdu il y a bien longtemps. Quelque chose de volé, qui lui appartenait de droit.
…. Non. Pourtant ce n’était pas lui.
- Maître Corbeau sur un dragon perché…
Elle chantonne, insouciante. Ses pas légers la mènent vite proche de cette aura dévorante. Si familière, de tant de façons différentes. Familières dans le souffre et l’ancienneté qu’elle dégage. Familière dans sa menace. Menace qu’elle connait et représente également elle-même.
Supernova en devenir. Trou noir.
Est-ce qu’elle est proche de lui ? Oui. Trop certainement. Une dizaine de stèles les séparent désormais, quelques mètres, assez pour qu’il la distingue et qu’elle entende les accents du souffle du corbeau. La sorcière sourit, de l’un de ces sourires d’enfant énigmatique qui ne laisse paraître aucune émotion. Son aura ; un calme plat. Une eau calme dans laquelle on ne peut rien distinguer.
- …. C’est un dragon ou un bourreau ?
Elle rit doucement, le ton doux, dansant, amusé. Sentant le poids de la mort qui pèse sur l’être millénaire qui lui fait face. La menace et la contradiction qu’il représente. Pourtant, elle ne semble pas le craindre.
Messages : 17 Point Rp : 27 Sexe du Personnage : Emploi : Bourreau des Enfers Habitation : East End - Emplacement Secret Talk in : #dc143c
Sujet: Re: Death. Feat Anika Mer 13 Fév - 14:02
L'unique pensée qui lui vint à l'esprit en sentant cette aura se rapprocher, fut qu'il ne l'avait jamais croisé auparavant dans son existence. Une aura aussi calme que celle-ci, ne voulait pas forcément dire que la personne l'était réellement, il savait ô combien ses semblables mais aussi d'autres créatures préféraient de loin cacher ce qu'ils étaient. Ce qu'ils pouvaient faire. Et c'était loin d'être son cas à lui. Ce n'était pas tant par fierté, même s'il savait pertinemment que sa présence avait pour habitude de mettre mal à l'aise la plupart des gens. Non, c'était aussi parce qu'il ne ressentait pas l'intérêt de cacher quoi que ce soit le concernant. Il n'était doté d'aucune honte. Ni d'intentions funestes demandant de se cacher. Il pouvait être de nature calme autant que sournoise, mais il était du genre à attaquer de front. Ou ne pas attaquer du tout ...
Le corbeau tourna son regard dans la même direction qu'Alastor, regardant cette apparition presque fantomatique d'une jeune femme totalement habillée de blanc. Contrastant si bien avec l'habit sombre du bourreau, et le plumage de l'oiseau posé sur son épaule.
— Maître Corbeau sur un dragon perché…
Non. Jamais il ne l'avait vu. De son souvenir. Mais il semblait évidement qu'elle le connaissait très bien. Il savait donc sa nature. Son aura. Qu'elle créature était-ce donc là... il ne cacha pas sa curiosité dans son regard. Même s'il ignorait encore qu'elle ne pouvait le voir tel que lui la regardait. Le corbeau à ses côtés se pencha légèrement vers lui, glissant son bec du côté de son oreille. Comme s'il cherchait à le frotter au démon.
— … C’est un dragon ou un bourreau ?
Un sourire étira les lèvres du dit bourreau, alors qu'il détourna son regard d'elle, reposant ses yeux sur la tombe sur laquelle il était toujours resté assis.
— … J'ai bien peur que le dragon n'ai disparu, il y a de cela de très nombreuses décenies...
Aucun mensonge n'était dissimulé dans ces paroles. Il y croyait dur comme fer. Tout le monde s'était évertué à détruire ce dragon. Lui aussi avait cru bon le faire. Mais ses propos témoignait à présent de cette peine d'avoir cédé face aux autres par le passé.
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