Holidays summer holidays / ANE :p

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Lola - Hanne

❝ Rester c'est exister, voyager c'est vivre~ ❞

"Vous partez. N'importe où mais vous partez pendant deux semaines. On enverra quelqu'un vous chercher."

Des vacances, du repos. Elle avait d'abord cru à une plaisanterie. Ils l'envoyaient dans un autre endroit pour enquêter, pour surveiller quelqu'un. Mais quand ils avaient pris ses armes, allant même jusqu'à mettre son katana sous clef en lui assurant qu'elle les retrouverait à son retour. Lola avait du se rendre à l'évidence. Elle devait prendre des vacances. Ce n'était pas une option ni un choix qu'on lui laissait.

Seulement...elle ne savait pas s'occuper. Depuis toute petite elle s'occupait dse autres, elle priait Dieu et elle se battait pour que sa lumière règne enfin sur le monde. Alors quand elle avait naturellement voulu choisir un monastère comme destination de vacances, histoire d'approfondir sa foi et prier le seigneur afin que cette pause soit la plus courte possible on lui avait gentiment mais fermement fait comprendre que non. Durant ses vacances elle devait faire autre chose.

On lui avait posé un sac à dos noir sur les épaules et poussé vers la sortie. Et la voilà maintenant sur le bord de la route, l'air bougonne le pouce levé comme elle avait vu faire quelque fois les humains. Du stop qu'ils appelaient ça. Après une petite recherche dans le dictionnaire et l'observation de quelques série Lola avait compris que les vacances c'était changer d'endroit et faire des choses qu'on ne faisait pas d'habitude, ou ne rien faire du tout. Alors elle avait commencé par marcher, mais à partir de combien de temps pouvait-on dire qu'on avait changé d'endroit? Est-ce qu'il fallait forcément aller dans un endroit qu'on ne connaissait pas?

Elle souffla en tapant dans un petit galet qui roula sur le chemin. Bien sûr, elle s'était aventurée jusqu'à la périphérie de la ville. Mais cela ne semblait pas être un endroit de vacances.

(c) sweet.lips

SummertimeLola & HanneLa vieille coccinelle Volkswagen jaune n’était certainement pas le véhicule le plus confortable de l’époque, c’est certain. Les sièges étaient devenus un peu durs à force d’avoir été usés, il n’y avait ni GPS, ni climatisation, juste une radio qui marchait quand elle le voulait… et encore. La bête n’était pas des plus puissantes, un peu poussive, mais bon. Elle n’allait pas non plus sortir le 4x4 pour l’occasion, et puis c’est qu’elle y tenait aussi, à ce vieux véhicule un peu bancal. Il n’y a pas de mal à être nostalgique, non ?

L’antiquité était en vérité la première voiture qu’avait achetée Hanne. Économisant avec son premier mari, Henri, durant des années, le couple avait enfin pu acquérir ce qui à l’époque était un petit bijou de technologie. Bien sûr, le moteur, et nombre de composants mécaniques qu’elle savait nommer, réparer et replacer depuis les années avaient presque tous été remplacés au fil des décennies. Mais les souvenirs restaient eux intacts. Ce petit véhicule était donc le choix parfait pour partir en vacances ; seule.

Contrairement à certains de ses collègues à l’université, Hanne n’avait jamais eu de scrupules à prendre congés et partir, même si cela signifiait ne pas pouvoir bosser sur les copies et les cours en même temps, mais qu’importe ? Elle rattraperait ça assez vite, et le cas échéant, elle trouverait bien un bon samaritain prêt à la sortir de la galère. Elle trouvait toujours.

C’est donc de bonne humeur, son éternelle paire de verres jaunes posés sur le bout de son nez, le moteur ronflant un peu trop et une cigarette coincée entre ses lèvres rouges qu’elle conduisait désormais. Enfin sortie de la ville, à la périphérie, il y avait du monde aujourd’hui, comme toujours après tout. Attentive à sa conduite -elle ne pouvait pas mourir dans un accident de voiture, mais sa belle en prendrait un coup, la démone remarqua une forme se profiler plus loin, sur le bas-côté. Auto-stoppeuse ? Hm, au vue de sa gestuelle, oui. La rouquine s’engagea donc sur la file de gauche, venant ralentir peu à peu jusqu’à s’arrêter à une dizaine de mètre de la femme qui dégageait une aura angélique. Cela ne troublait pas tellement la professeure. Du moment que cette dernière ne l’attaque pas bêtement…

Elle prit un instant pour baisser la vitre au mécanisme manuel, avant de se pencher du côté passager, appelant :

— Eh, toi ! Tu veux aller où ?

Elle expirant un instant la fumée formée dans ses poumons. Son sourire engageant.
© CRIMSON DAY

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Après avoir croisé quelques mendiants, des enfants qui couraient dans les rues, jouant avec un ballon qui risquait à tout moment de partir sous une voiture, mettant précocement fin à leur vie. Observant de ses yeux bleu la décadence de ce monde la petite blonde avait les jointures de ses mains blanches à force de les serrer. Elle ne pouvait rien faire. Pas de lutte. C'était les vacances. On lui avait ordonné de débrancher, d'oublier.

Oublier, c'était ce qui lui était arrivé probablement. Elle n'avait pas le souvenir de s'être amusé autrement qu'en servant Dieu. Cela lui semblait tellement inutile, une perte de temps, qu'ils n'avaient plus. L'urgence qui se trouvait tapie au creux de son estomac semblait vouloir la dévorer toute entière. Elle injuria mentalement les nombreux véhicules qui passaient à proximité, polluant et roulant beaucoup trop vite. Combien d'animaux morts pour ce petit confort? Combien d'accidents?

Lorsqu'une voiture se décida à ralentir dans sa direction, Lola observa d'abord la bête. Voyant. Bruyant. Puant. Tout pour plaire. Sans compter ce qui se trouvait à l'intérieur. Elle jura entre ses dents.

"Il ne manquait plus que ça."

Elle rajusta la bretelle du sac à dos, (ignorant ce qui pouvait bien se trouver à l'intérieur) et s'avança en affichant son plus beau sourire. Avec un peu de chance le démon serait agressif et elle pourrait leur prouver à tous que les vacances ne servaient qu'à avoir des blessés en plus. Pourtant lorsqu'elle fut en face de la créature, ce fut une paire de lunette jaune et des lèvres rouges qui n'avaient rien d'agressif qui l’interpellèrent.

Où aller..masquant sa perplexité la blondinette se pencha en direction de la fenêtre, s'appuyant sur le toit du véhicule en priant Dieu pour ne pas attraper le tétanos. Elle fronça les sourcils devant le nuage de fumée. Allons bon ça puait autant dehors que dedans.

"Fumer tue. C'est votre nouvelle forme d'attaque?"

Elle se mordit la lèvre en se pinçant le nez. Le tact n'est pas son fort mais elle devait s'éloigner de la ville. Et puis partir en compagnie d'une démone pouvait s'avérer utile. Au moins elle aurait l'impression de la surveiller, plutôt que de se tourner les pouces. Alors elle se força, composant un sourire contrit.

"Vacances, quelque part par là. Et toi?"

SummertimeLola & HanneBon, l’angelotte ne semblait pas agressive, c’était déjà ça. Même si sa réaction face à la fumée arracha un sourire et un rire à la démone, Hanne reprenant une bouffée de fumée tout en observant la tête blonde qui venait de s’adosser à la voiture.

— Fumer tue. C’est votre nouvelle forme d’attaque ?

— T’as tout compris.

La rouquine l’observa avec intérêt, une certaine curiosité seulement masquée par les verres de ses lunettes. Que faisait un ange toute seule comme ça, l’air aussi paumée, et sur la route ? C’était assez inhabituel en fait. Elle aurait cru que cette dernière allait l’attaquer, lui fondre dessus ou même fuir face à la menace, mais il n’en était rien. Peut-être qu’elle aussi prenait juste des vacances. Même si elle avait bien du mal à imaginer l’un de ces êtres se décoincer un peu.

— Vacances, quelque part par là. Et toi ?

— La même. Monte, je t’emmène.

Se penchant du côté passager, la démone déverrouilla la portière manuelle, offrant un grand sourire au petit bout de femme qui allait frôler la syncope si elle continuait de fumer comme ça. Enfin… elle devrait s’en remettre, non ? Bah. Ce n’est pas comme si c’était vraiment important.

— Moi c’est Hanne.

© CRIMSON DAY

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— T’as tout compris.

Evidemment qu'elle se moquait. Même si le tabagisme qu'il soit actif ou passif tuait de plus en plus de monde chaque année. Sans compter ces jeunes qui testaient pour faire comme les autres, parce que c'était cool et qui finissaient à vingt ans avec des poumons de vieux de quatre-vingts ans. Mais bon, on ne pouvait pas gagner une guerre avec un peu de fumée. Et on était en guerre. Même si la plupart l'avaient oublié, la guerre du bien contre le mal ne cesserait jamais.

Lola soutint sans broncher l'examen oculaire de l'autre femme. Elle avait l'habitude d'être reluquée. Petite, long cheveux blonds et yeux bleus, elle ressemblait plus à une poupée de porcelaine qu'à un tueur, vengeur, défenseur de la justice. En général, elle profitait de ce moment pour attaquer, faire ce qu'elle avait à faire. La curiosité menait à la perte.

Mais cette fois elle ne pouvait pas. Si jamais elle revenait avec du sang sur les mains, même s'il s'agissait de sang de démon, elle savait qu'elle serait mise à pied. Et pendant longtemps. Peut-être même qu'ils l'obligeraient à travailler à l'infirmerie. Un frisson la traversa des pieds à la tête. L'endroit le plus chiant du monde...Des grincheux malades, d'autres qui refusaient qu'on s'occupe d'eux parce qu'il y avait plus grave, des tas de gens tous plus abrutis les uns que les autres et qui avaient échoués, se retrouvant sur le lit blanc. Beurk.

— La même. Monte, je t’emmène.

Cette fois elle ne pu cacher l'air franchement incrédule qui se peignit sur son visage. Des vacances? Pour les démons? Mais ils étaient toujours en vacances non? Enfin, ils cherchaient à ce que le mal se propage mais ce n'était pas fatiguant, beaucoup moins que d'oeuvrer pour le bien en tout cas. En tout cas, elle continuait d'enfumer le monde, qui se résumait en ce moment à la voiture, Lola et ...

— Moi c’est Hanne.

Hanne. Un petit rire alors que la blondinette se glisse dans la voiture, après avoir pris soin de jeter son sac à dos à l'arrière. Ce n'est pas comme s'il contenait des affaires très importantes. Si elle devait partir l'abandonner ne lui posait aucun problème. Refermant la porte avec douceur (on ne sait jamais, il ne faudrait pas qu'elle tombe), elle posa les yeux sur le bitume, avant de répondre doucement.

- Lola.

Inutile de donner une fausse identité, elle était en vacances après tout. Et si jamais les choses se passaient mal, elle avait bien assez confiance en elle pour que l'autre ne dévoile pas son nom. Cherchant dans l'environnement un panneau, un lieu qui pourrait lui servir de destination, l'ange se rendit compte qu'elle n'était jamais sortie de chez elle en vérité. Les voyages ne l'avaient jamais attirés et maintenant qu'elle devait en faire un, elle se rendait compte qu'elle n'y connaissait rien.

- ça m'étonnes que vous ayez des vacances officielles.